Le parcours de vie et, a fortiori, le parcours professionnel est le reflet extérieur de notre intérieur.
Pour emprunter et poursuivre ce chemin, il nous faut parfois sortir de notre zone de connu, dépasser nos peurs, se libérer de dépendances, créer ou renforcer notre estime de soi, développer des capacités relationnelles, accumuler des connaissances, saisir des opportunités, prendre conscience et déconstruire nos croyances limitantes, apaiser notre lien à l’argent, …
Une vision humaine et holistique
Dans le cadre de mon activité, j’ai développé une approche dédiée à la réinsertion socio-professionnelle, en collaboration étroite avec les travailleurs sociaux des CPAS.
Mon objectif est de créer des espaces d’accompagnement qui favorisent la transformation personnelle et professionnelle des individus en trajet de réinsertion.
La réinsertion : plus qu’un simple retour à l’emploi
La réinsertion socio-professionnelle ne se limite pas à aider une personne à retrouver un emploi. C’est un processus global qui touche à l’identité, aux émotions, aux compétences et aux relations sociales. Chaque bénéficiaire est un être unique, avec son histoire, ses défis et ses aspirations. C’est pourquoi mon approche se veut holistique, tenant compte des aspects émotionnels, psychologiques et pratiques de leur situation.
Des thèmes conçus pour répondre aux besoins spécifiques :
Ces ateliers sont des espaces sécurisés par un cadre bienveillant de confidentialité, d’écoute et d’ouverture auquel je veille attentivement. Ils permettent ainsi la libération de la parole et des partages enrichissants pour chaque participant.
Je me suis aperçue de la grande proportion de personnes en trajet de réinsertion concernées par des relations toxiques, la manipulation, voire la perversion… L’impact de ces relations sur notre estime de nous, notre autonomie et nos relations est immense. J’ai donc choisi de proposer ce thème afin de répondre à des questionnements au sujet du fonctionnement de ces interactions et des conséquences à court, moyen et long termes sur notre psychisme.
La vision fait la différence
Le mythe de Pygmalion raconte que ce sculpteur tomba fou amoureux de l’une de ses œuvres créée dans le plus bel ivoire : la femme idéale selon lui, sa beauté absolue et il l’appela Galatée. Aphrodite, déesse de l’amour, touchée par cette histoire d’amour impossible, donna vie à Galatée. Le couple se maria rapidement et de cette union, naquit une fille.
En tant que formateur, enseignant, parent, … , comment reproduire cet effet si impactant pour les personnes que nous accompagnons, élevons ?
Comment croire en l’autre tout en conservant des attentes différenciées en fonction de chaque individu unique ?
Comment dépasser nos préjugés et/ou nos stéréotypes erronés ?
Comment évaluer notre rigidité et son impact sur les inégalités qu’elle génère entre les élèves ?
Ce challenge est d’autant plus ambitieux à relever qu’il dépend de nos biais cognitifs et donc échappe, par définition à notre conscience. (Je reviendrai sur les biais cognitifs dans le prochain article.)
« L’intelligence consiste à arbitrer, c’est-à-dire à déterminer les situations dans lesquelles la réflexion doit se substituer à la spontanéité. Apprendre à résister, pour dépasser nos automatismes, est à la fois le moteur du développement humain et un mot d’ordre pour notre temps. »
— Olivier Houdé
En d’autres termes, il convient de développer ce qu’Olivier Houdé appelle le « système de résistance cognitive », c’est-à-dire apprendre à penser contre soi.
Progressivement, par un entraînement de l’esprit, nous pouvons tous acquérir une meilleure conscience de nos schémas en nous entraînant grâce à des situations très concrètes à douter.
En doutant, nous réfléchissons à notre propre système de pensée, au chemin qu’elle suit à partir du stimulus jusqu’au « jugement » final.
La réflexion assortie du recul que nous permet le temps sur nos propres expériences apporte une prise de distance vis-à-vis de nos émotions. Ces dernières, créées, entre autres, par nos besoins propres, nos expériences intimes et nos sensibilités, nous emportent bien souvent vers la subjectivité.
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